Lois Crisler (1896-1971) est née à Spokane, Washington, elle est auteur de nombreux livres consacrés à la nature sauvage d’Alaska. Nous présentons ici ses observations issues de « Arctic Wild », publié en 1958, une expérience unique avec des loups qu’elle a élevés.

« Nous avions lentement était amené à reconnaître un facteur primordial dans la vie des loups. Les loups possèdent tous les éléments nécessaires pour vivre en paix.

D’abord, ils communiquent constamment leurs sentiments. Par gestes – le sourire, par exemple – et par sons, depuis les grands hurlements un chœur jusqu’au petit gémissements de conversation. Un loup essaiera d’imposer sa volonté par des sons d’abord, et non pas en mordant. Un loup adulte discutera avec vous pour que vous ne lui enleviez pas son bien. Et vous, à votre tour, pouvez discuter avec un loup. Il vous regarde dans les yeux, renonce à faire ce que vous a déplu, et s’en va, l’air indifférent.
Ils sont extraordinairement observateurs (cette merveilleuse attention du loup dirigée sur les nuances sociales), ils se préoccupent des relations sociales, et possèdent ce que nous appelions la générosité des bêtes sauvages. Maintenant, nous nous rendions compte que c’était quelque chose de plus profond. Le sens de la responsabilité sociale. Nous devions en voir d’autres manifestations quand nos loups grandirent. Mais déjà, nous avions vu des loups et des louves prendre sur eux la responsabilité de nourrir et de protéger contre nous des louveteaux qui n’étaient pas les leurs.
Ce que l’homme comprend le plus difficilement dans les loups,  c’est leur « distinction spécifique ». Le loup est de caractère doux. Pas noble, pas poltron, mais il n’aime pas se battre.
La douceurs des loups est souvent mentionnée dans les rapports américains de l’ancien temps – douceur sous forme de non-belligérance et non-agressivité.
Je me suis rendu compte de notre distinction spécifique, si profondément différente de celles des loups, la première fois que je suis revenue dans une ville après avoir vécu avec des loups dans la toundra. Soudain, pendant un moment seulement, je fus consciente de notre espèce, comme aurait pu l’être un visiteur d’une autre planète. Les visages nerveux, l’agitation pour des riens, les geste inutiles. Je songeais à la grande, à l’Immaculée toundra, aux louveteaux rayonnants, alertes, qui la parcouraient avec nous… » (trad. Pierre Singer).
Photo : Anne Frézard
A très bientôt au parc ! Venez vivre ces moments magiques avec nous !