Dans la culture des Slaves de l’Est, le loup est l’un des animaux les plus mythologiques. La principale caractéristique qui définit son symbolisme dans les croyances populaires c’est son appartenance à un monde « au-delà ».
« L’aliénabilité du loup » peut être retrouvée dans les récits sur son origine.
L’émergence du loup dans la conscience mytho-poétique est associée à la terre: selon les légendes biélorusses, jaloux de Dieu sculptant un Homme, le diable a sculpté un loup avec de l’argile ou bois.
Cependant, après avoir créé la « forme », il ne pouvait pas l’animer. Croyant que sa création prendrait vie si elle était dirigée contre Dieu, le diable a commencé à courir autour du loup et à crier: « Mords-le! ».
Mais le loup est resté immobile jusqu’à ce que Dieu crie: « Mords-le! »
Le loup a attaqué le diable qui tentait de s’échapper en escaladant un aulne. Mais l’animal a réussi à l’attraper par le talon.
Le diable a versé alors du sang sur le tronc de l’arbre et depuis lors, le bois de l’aulne est devenu rougeâtre. Et le diable est resté « sans talon » (Bez : « sans », paty : « talon » en russe); et depuis on l’appelle Antipka (Anchutka) « Bespaty ».
Dans certaines versions de la légende, le loup lui déchire la cuisse, ce qui explique pourquoi le diable reste depuis boiteux…
Image : Aulne coupé