Dans les contes slaves, le loup apparaît plus souvent que les autres animaux.
Le comportement d’une meute, la ruse, l’intelligence et le courage des « prédateurs gris » ont toujours inspiré chez les Slaves non seulement de la peur, mais également du respect.
On croyait que les loups ne choisissent comme victimes que ceux qui sont condamnés à mort par Egoriy le Brave, Volchy Pastyr’, c’est-à-dire un Berger des Loups ( le mot « berger » utilisé en sens large, aussi comme « prêtre »).
Nos plus anciens ancêtres ont vu dans le « Berger des Loups » principalement le seigneur des loups célestes, qui, comme des chiens de chasse, l’accompagnent à la chasse sauvage et courent dans les cieux. En descendant par terre, le Berger monte sur un loup, agite le fouet, poursuit les meutes de loups devant lui et les menace avec un bâton.
On raconte que parfois, que parfois il passe par les villages en tant qu’un vieil homme aux cheveux gris, mais parfois, il se transforme lui-même en bête féroce. Aucun berger ne peut alors sauver ses troupeaux de lui.
Dans la forêt, il appelle les loups et détermine une proie pour chacun. Personne n’échappera à son destin : ni un mouton, ni une vache, ni un humain, aussi prudent soit-il, car le Berger est implacable, tout comme le destin lui-même.
Les proverbes russes disent à ce sujet: «Ce que le loup a entre les dents, Egoriy lui a donné», «Le loup attrape un mouton déjà mort», «Le bétail condamné n’est plus un animal vivant».
C’est pourquoi l’animal tué par le loup n’a jamais été mangé par les humains : après tout, il était destiné au prédateur par le Berger des Loups …
Tableau : Alexandre Uglanov.